- fâcherie
-
• 1470; de fâcher1 ♦ Vx État d'une personne qui est fâchée, contrariée. « La fâcherie que lui donne quelque perte de ses biens » (Bossuet).2 ♦ (1777) Mod. Refroidissement ou rupture dans les relations de deux personnes qui se sont fâchées l'une avec l'autre. ⇒ bouderie, brouille, désaccord. Fâcherie provenant d'un malentendu.⊗ CONTR. Joie, 1. plaisir. Accord, entente, réconciliation.Synonymes :- brouille- désaccord- discorde- froidContraires :- réconciliationfâcherien. f. Brouille, mésentente.⇒FÂCHERIE, subst. fém.A.— Action de se fâcher. Hamelin, envoyé en Syrie pour assurer les approvisionnements, y resta, à la suite d'une fâcherie avec ses chefs (ZOLA, Argent, 1891, p. 59). Il n'y a que moi qui sois malheureux, endurant mille peines et fâcheries de mon fils qui est le plus grand ennemi que j'aie au monde (CAMUS, Esprits, 1953, III, 2, p. 503) :• 1. L'histoire du Tendre telle que la racontent le théâtre de Marivaux ou les lettres de Laclos est l'histoire de ces brouilles sans fondement suivies de réconciliations imaginaires, puis de nouvelles fâcheries et bouderies...JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 191.B.— État d'une personne fâchée. Allons, s'il vous restait quelque fâcherie, ça vous a passé en mangeant la soupe (POURRAT, Gaspard, 1925, p. 241) :• 2. Daudet me raconte que Koning est complètement fâché avec Maupassant et que malgré toutes les avances de Maupassant pour se réconcilier, il persiste dans sa fâcherie.GONCOURT, Journal, 1891, p. 65.— Spéc. Mésentente, brouille légère, de courte durée, Pascal, au fond, était heureux de cette fâcherie avec sa mère, qui le délivrait de la continuelle inquiétude de sa présence (ZOLA, Dr Pascal, 1893, p. 199). La sourde fâcherie par quoi toute la classe était divisée en deux clans (ALAIN-FOURNIER, Meaulnes, 1913, p. 127).Rem. La docum. atteste fâche, subst. fém., rare. Action de se fâcher; son résultat. Mais justement à ce moment-là il y a eu de la fâche dans la famille (...) et vous n'avez jamais revu votre oncle (PROUST, Guermantes 1, 1920, p. 267).Prononc. et Orth. :[
], [fa-]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1470 fascherie « dégoût » (Livre de la discipline d'amour divine, f° 28b, éd. de 1537 ds R. Ét. rab. t. IX, p. 307); b) ca 1484 facherie « tracas, ennui » (G. COQUILLART, Le Blason des armes et des Dames, 356 ds Œuvres, éd. M. J. Freeman, p. 263); 2. 1504 « emportement, colère » (J. LEMAIRE DE BELGES, Couronne margaritique, éd. J. Stecher, t. 4, p. 103); 3. 1737 fâcherie « amertume, refroidissement dans les relations de deux ou plusieurs personnes » (MARIVAUX, Pharsamon, X, 400). Dér. du rad. de fâcher; suff. -erie. Fréq. abs. littér. :45. Bbg. GOHIN 1903, p. 314. — QUEM. DDL t. 2.
fâcherie [fɑʃʀi] n. f.ÉTYM. 1470; de fâcher.❖1 Vx. (La fâcherie). État d'une personne fâchée. || Fâcherie causée par un désagrément. ⇒ Contrariété, déplaisir. || Fâcherie mêlée d'irritation. ⇒ Dépit; colère, humeur.1 Le beau sujet de fâcherie !Molière, Amphitryon, I, 4.2 (…) la fâcherie que lui donne quelque perte de ses biens (…)Bossuet, Traité du libre arbitre, II.2 (1777). Mod. (Une, des fâcheries). Refroidissement ou rupture dans les relations de deux personnes qui se sont fâchées l'une avec l'autre. ⇒ Brouille, désaccord, fâche. || Leur fâcherie provient d'un malentendu. ⇒ Froid (fam.).3 Il arriva même que, de paroles en paroles et de fâcheries en fâcheries, Sylvinet, prenant toujours en mauvaise part tout ce que Landry lui disait de plus sage et de plus honnête pour lui remettre l'esprit, le pauvre Sylvinet en vint à avoir tant de dépit qu'il s'imaginait par moments haïr l'objet de tant d'amour, et qu'il quitta la maison un dimanche, pour ne point passer la journée avec son frère, qui n'avait pourtant pas une seule fois manqué d'y venir.G. Sand, la Petite Fadette, VII.❖CONTR. Contentement, joie, plaisir, satisfaction. — Accord, conciliation, entente, réconciliation.
Encyclopédie Universelle. 2012.